Tous les jours ma grande se plaint de maux de tête... depuis plus d'un an! Mon inquiétude va et vient selon l'intensité de la migraine et les visites chez le médecin. On ne reste pas sans rien faire. Au printemps dernier elle avait passé deux tests qui n'avaient rien donné: prise de sang, vue et fond d'œil normaux. Ayant des soucis (depuis toujours) pour s'endormir, peut être du stress, notre généraliste nous a orienté vers un confrère homéopathe qui lui a prescrit un traitement et l'a orientée vers un ostéopathe. Les manipulations n'ont pas donné grand chose. Les granules l'ont pas mal aidée à trouver plus facilement son sommeil. Dormant mieux et plus, les maux de tête se sont effectivement espacés. Et puis les grandes vacances. A la rentrée, nouveau traitement... mal suivi: c'est vraiment contraignant à 11 ans de jongler avec tous ces petites tubes (et c'est pas sa mauvaise mère qui va suivre tout ça dans la durée!). Bref, retour à la case départ.

Samedi j'étais inquiète. Mon généraliste passe la main à la pédiatre qui n'a pas de rendez vous avant fin mars et ma grande  a l'impression d'avoir la tête dans un étau à longueur de journée! Que faire?

La question revient souvent: "qu'as tu fait aujourd'hui (cette semaine, ces derniers temps)" ou plutôt "kest'as fait..."
Certes je n'ai pas dormi une journée entière, ni même offert les parcelles disponibles de mon cerveau aux chaînes privées, mais je réponds souvent "rien". Pourtant j'ai fait certainement quelques courses, préparé au moins deux repas, débarrassé autant de tables et lavé autant de vaisselles, changé beaucoup plus de couches, joué à la balle, aux Duplos, lu quelques livres en carton, couru derrière le chat, fait au moins une lessive, rangé 4, 5, 6 fois le jeu des poussins (cherché dans toute la maison les six œufs coupés en deux, les ai assemblés et replacés dans leur boite), fait des tas de câlins, etc... J'ai beau savoir que ce n'est pas RIEN, j'en ai pourtant la sensation.

J'ai le sentiment d'avoir "fait" quelque chose dans ma journée, quand j'ai lu (mais c'est trop rare en ce moment), quand j'ai fait un repas un peu moins banal, quand j'ai refait le monde avec une copine, quand j'ai vu un bon film, quand j'ai discuté avec les grands, quand je bidouille des photos à l'ordi (pour les fameuses cartes de vœux ou tout autre chose; les petits coups de mains informatico-artistiquesinformatico-artistiques que je donnais à ma copine qui a déménagé me manquent beaucoup), quand je marche avec Monsieur ou quand on bricole dans la maison ou le jardin, quand je fais un grand rangement (ça n'arrive pas souvent!), quand je fais plaisir, quand je me fais plaisir, quand j'aide, quand je me sens utile, quand je cours, quand je me balade sur certains blogs, quand j'arrive à taper un  billet sur mon blog, quand je fais de beaux rêves auxquels je crois, quand on fait des projets, quand je participe à ma coop bio, quand je vois ma commune qui bouge et que je me dis que c'est un peu grâce aux  propositions et aux idées de l'équipe de campagne (perdante) à laquelle j'ai participé pour les dernières municipales, quand je me contente de voir pousser les bébés...

Mais je réponds souvent "rien". En ce moment. Pour l'instant.

Il serait temps de faire un petit résumé des vacances! (Même si ça n'intéresse personne, ça me servira toujours à me souvenir!)
Nous sommes donc d'abord descendus, en train sans Monsieur, chez mes parents, dans le sud, au pied du Mont Ventoux... Thomas m'a gâtée de levers vers huit heures chaque matin. Monsieur nous a rejoints le 23. Petits tours rituels à Carpentras, visites quotidiennes de (ou à) mes tantes (bises à Robert et Kanou que nous n'avons pas vus), courses de Noël un peu chaque jour, manger plein de nougat (les enfants ont visité une boutique/fabrique), hélas pas beaucoup marché avec mon père à cause de la pluie, puis fêter Noël. Ça a passé très vite...Dès le 25 au soir on était reparti, cette fois-ci en voiture (avec la remorque bien-sûr!), pour Lyon. Autour de mes beaux parents, la famille au grand complet, enfants et petits enfants (12) tous réunis, pour re-fêter Noël et surtout l'anniversaire de Mamie M. Au programme des festivités: souffler les bougies dans un chouette restau, spectacle pour tous (ou presque) avec du Cirque Moderne (danse, poésie, musique, humour...et performances acrobatiques: Nebbia du cirque Eloize) et surtout profiter de TOUS les cousins cousines (et de leurs microbes!). Et le 29 au matin retour au bercail (trop longue la route, Thomas a fini le voyage à deux doigts de la crise de nerfs). Deux jours de préparatifs pour un réveillon (réussi) chez des amis du coin: 35 convives, une centaine de verrines, terrines... préparatifs sans les enfants et AVEC les copines (les vraies vacances!!!). Surtout quatre jours de retrouvailles avec nos lâcheurs de copains partis en Savoie (pas assez, surtout qu'on n'a pas voulu entrer dans la bataille pour ceux qui les logeraient et que notre maison est loin d'être la plus spacieuse et nos nuits les plus silencieuses: on n'a pas eu le plaisir de partager l'intimité de leurs petits déjeuners, mais il y en aura d'autres!).
Deux semaines passées à toute allure, beaucoup de souvenirs, quelques kilos supplémentaires (je suppose, car notre balance a eu le bon goût de rendre l'âme à notre retour) et pas très envie de reprendre la routine...

Quand ma petite grande rentre de l'école, elle joue à l'école. Et quand elle est en vacances, elle joue à l'école... surtout avec ses profs retraités de grands parents qui acceptent de jouer les élèves. Ces dernières vacances n'ont pas fait exception. Après quelques séries d'exercices, des dictées et des poèmes à réciter, une nouvelle idée a été trouvée.
Consigne: "à partir d'une liste de mots, inventer une poésie". De quoi occuper les insomnies du grand père!

Premier essai: poème avec "printemps, joli, poupée, escargot"

...

Sur la neige si jolie
Rêvait de soleil la poupée.
"Hirondelle, mon amie,
Hâte-toi, je suis gelée,
Ne joue pas à l'escargot!
Je n'ai plus un seul fagot,
Ramène-moi le printemps!
Je l'attends le cœur battant!"
...

Mon institutrice en herbe (euh, je veux dire professeur des écoles of course!), a renouvelé l'expérience.
Deuxième essai: poème avec "parents, histoire, monsieur, amour, sentir, cheminée"

...

Résultat une prochaine fois... mais vous pouvez vous y coller!

J'avais la flemme de le sortir, mais les grandes y tiennent tellement qu'elles ont réussi à le retrouver dans mon bor bazar... Je n'avais plus qu'à le faire tenir avec les 24 aimants qui restent toute l'année sur notre panneau d'affichage de la cuisine (chez nous cuisine, salle à manger et salon ne sont qu'une seule et même pièce). J'ai encore tout l'après midi pour acheter quelques friandises et quelques jours pour réfléchir aux babioles qui trouveront leur place dans certaines de ces petites pochettes. Elles en ont vu d'ailleurs ces pochettes (home made il y a au moins 7 ans)!
Les jours passés, pas beaucoup de temps de m'en occuper. Pas beaucoup d'occasions de sortir de la maison non plus: une météo exécrable (10 jours de pluie et de tempête non-stop) et Lucile fiévreuse (mes seules sorties: chez le médecin). Lucile est guérie, le vent est moins fort, les averses sont plus espacées (on a même le droit à quelques éclaircies!) et la cavalerie (mes parents) est arrivée à la rescousse... un peu de liberté!

Pour une toute petite année en plus, on pourrait t'offrir:

• de réaliser un rêve d'enfance... mais c'est fait! (On t'enverra quelques roses virtuelles, ce week end, à lancer sur la scène pendant la  salve d'applaudissements)
• de beaux tissus pour que tu crées encore quelque merveille... mais ils seraient moins beaux que ceux que tu choisis...
• une boule de cristal? (Bon, là je vais essayer d'en trouver deux)
• une potion de jouvence! (déjà t'en n'as pas vraiment besoin, et j'aurais trop peur de retrouver un de tes petits à l'hosto, car ces produits sont toujours à base d'huile et à laisser agir un certain temps ;-)
• quelques grasses matinées!? (j'en rêve pour moi aussi!)
• pour un livre j'aurais quelques idées... mais je ne sais pas ce que tu as lu dernièrement (je suppose que le seul l'avantage d'avoir E. en déplacement en France c'est qu'il a dû te ramener des tas de magazines et de bouquins )
• une fringue? Problème de saison!

Des tas de présents virtuels auxquels on ajoute de grosses bises qui claquent et une p'tite coupe à ta santé (ma mère étant ici pour quelques jours, ce soir c'est champagne pour son année en plus à elle!)... et puis les bons vœux de ta filleule.

Petite contribution au challenge de Lisa

Dans la famille il y a ceux qui les mangent et ceux qui les peignent (et celui qui les mange ET les peint et même celui qui mange les livres sur ceux qui les peignent!).

Thomas les croque déjà, mais pas Lucile qui boude même parfois les compotes. Miss n°3  les a en horreur et ne supporte pas leur odeur quand elles sont crues. Par contre, elle m'avait réclamé du boudin blanc compote, pour un de nos nombreux déjeuners à deux (+ deux spectateurs, pique assiettes, perturbateurs...). Tous aiment mes tartes aux pommes!

Non, il ne s'agit pas d'une mutation d'un quelconque virus! Mais ça aurait pu, avec cette toux qui ne me lâche pas!
Non, il ne s'agit pas d'un problème de goûter: genre "trop la haine, il est déjà cinq heures, j'aurais dû me faire mes tartines avec trop de pâte aux speculoos déjà il y a une heure, et laisser en plan couteaux salis,pot de pâte à tartiner et miettes éparpillées"! Ici, en effet, j'ai régulièrement:
- il est quelle heure?
- quatre heures, pourquoi?
- je peux goûter?
(Nous devons avoir comme ancêtres Pavlov ET Gargantua!)
Non, c'est la haine maximale ressentie par des réveils nocturnes répétés, surtout vers cinq heures du matin, heure à laquelle mon sommeil est très léger et à laquelle j'ai un mal fou à me rendormir! Et depuis le début de mes vacances lyonnaises, je suis atteinte par ce syndrome particulièrement virulent! La semaine dernière, j'ai eu un Thomas pas chez lui, qui m'a réveillé TOUTES les nuits (certes pas toujours à cinq heures, je triche un peu!). Malgré les nombreux bras pour m'aider, malgré le soucis des repas quotidiens envolé, j'ai déjà accumulé pas mal de fatigue: avec en plus les voyages et le méga stress de devoir m'acheter des chaussures (rigolez pas, j'allais finir pieds nus!)... A notre retour Thomas ne s'est réveillé que la première nuit, sur sa lancée, puis il a été remplacé par mon frangin de passage (dit "l'ogre de Belleville", car Lucile pleure dès qu'elle le voit et rapport à l'intensité de ses ronflements qui n'ont rien à envier à ceux de l'oncle Jules...), puis par le chat (dit "condeuch" ... il est vraiment stupide!)... Je ne sais pas ce qui m'attend la nuit prochaine? Peut être juste l'appréhension de la réunion parents/profs de mon grand, jeudi soir? La pleine lune encore plus pleine? Re-Thomas ou re-le-chat (le frangin est reparti!)?

Ce matin, il a beaucoup plu. Comme souvent en ce moment.
Ce matin, Thomas n'avait plus de fièvre, plus de boutons non plus... finie la roséole... mais un gros rhume, une vilaine toux et l'air tout fatigué.
Ce matin, Lucile avait encore le nez bouché et un peu vert et rouge.
Ce matin, je toussais aussi et commençais à avoir mal à la gorge.
Ce matin, je n'avais pas encore mes billets de train pour les vacances... grosse appréhension de devoir gérer des malades loin de la maison.
On n'a pas fait grand chose... le minimum... quelques légumes épluchés et  puis cuits... un coup d'éponge sur la table... une lessive vite démarrée... et des cubes empilés, des livres feuilletés, des cartes mises et remises dans leur boite et beaucoup de temps assise avec eux, car dès que je fais mine de bouger c'est pleurs et compagnie! Admirer l'arc en ciel, regarder le rouge gorge sur le plan de tomates et remarquer comme leurs couleurs sont semblables, se désespérer au spectacle des taupinières qui ravagent notre jardin, m'évader dix minutes sur un blog Lucile sur mes genoux qui regarde la pluie, croire un instant que Thomas dit "man-man" avant de comprendre qu'il veut juste manger (c'était peut être "miam-miam"!?)...